L’usine à gaz de F.-X. Gagnieux à Pithiviers

Publié par Alain GAGNIEUX le 21 septembre 2013 dans la catégorie Histoires d'industries, Histoires de famille

Extrait de Le chemin du purgatoire, L’Harmattan, 2013

C’est l’année suivante, le 23 octobre 1922, que François-Xavier acquiert l’usine à gaz de Pithiviers. Il a alors 47 ans. Une carte postale du début du 20e siècle révèle un bâtiment de modestes dimensions : vingt-cinq mètres de long, tout au plus, avec une grande cheminée. Des personnages s’affairent dans la cour : six ouvriers fixent l’objectif. Tourné vers eux, un homme en tenue de ville, coiffé d’un chapeau blanc à larges bords, un document à la main, semble leur donner des instructions.

famille_usine à gaz Pithivier

Aux Archives départementales du Loiret, j’ai eu entre les mains une lettre dactylographiée du 26 décembre 1922 adressée au préfet. En en-tête : Éclairage, Cuisine, Chauffage, Force motrice – Vente de coke et goudron. François-Xavier expose qu’il aurait désiré, « pour établir un travail rationnel et donner satisfaction à la clientèle, déplacer le cassage du coke et faire installer un matériel moderne répondant à tous les besoins ». Puis il sollicite l’autorisation de procéder à cette « nécessaire transformation ». Je reconnais la signature de François-Xavier ; mon père en avait conservé le tampon qu’il utilisait notamment pour marquer ses livres. À cette lettre est joint un plan : un bâtiment pour les fours et le magasin (qui pourrait être celui de la carte postale) ; une « cour aux gazomètres » ; deux ensembles bureaux-habitations-jardin dont l’un donne sur la rue de Chartres et qui devait être l’habitation de la famille Gagnieux ; puis des hangars, des remises et un concasseur à coke.

Au début des années 1920, l’utilisation du gaz par les ménages connaît son apogée. Or, le Ministère du Travail, dans une lettre du 18 janvier 1923 relative à la demande d’autorisation de François-Xavier, estime que « l’usine ne paraît pas susceptible de se développer, l’éclairage électrique devant dans beaucoup de maisons remplacer l’éclairage au gaz ».

C’est dans ce contexte que se situe l’acquisition par François-Xavier de l’usine à gaz de Pithiviers, production proche du déclin, reléguée à la périphérie des villes, car malodorante et inflammable. Ainsi, charrois de houille, fours de distillation, cuves, gazomètres et visages noircis constituent dorénavant le quotidien de la famille Gagnieux.

Voir aussi : François-Xavier perd devant le Conseil d’État

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