Développement de la banlieue bisontine après 1945 – 2

Études et plans d’aménagement pour un urbanisme maîtrisé

Le processus en tâche d’huile est stoppé

Pour faire face à l’accélération du développement, les opérations vont être groupées par secteurs et organisées en plan masse, avec solution de continuité entre eux et les quartiers actuels.

Le Plan directeur d’aménagement de Besançon de 1956 est approuvé en 1959. Conçu pour 120 000 habitants, il intègre les opérations récemment achevées, Palente et Orchamps notamment. Mais ce plan est rendu caduc par le recensement de 1962 qui laisse entrevoir pour 1976 une perspective de 147 à 150 000 habitants.

Une étude de ville est requise par le Commissariat au plan (Programme d’équipement et de modernisation de Besançon). Élaborée entre 1961 et 1963 , elle se base sur une population estimée à 145000 h pour 1974.

Puis un plan d’urbanisme du Groupement d’urbanisme est étudié à partir de 1964 pour une population estimée à 180 000 habitants. Cette nouvelle donne implique à l’horizon 1975 la construction à Besançon de 21 000 à 25 000 logements pour près de 50 000 habitants. Aussi, la construction d’une grande cité s’avèrera-t-elle nécessaire, mais à condition qu’elle s’inscrive dans un ensemble aménagé.

L’implantation industrielle

Comme nous l’avons vu, avant 1939 le plus grand nombre des entreprises est installé dans la Boucle (vers 1930, 2 entreprises de plus de 500 salariés et une douzaine de plus de 100, bâtiment exclu). Et au début des années 1960, bon nombre d’entreprise auront franchi la limite naturelle de la ville (en  1962, 20 entreprises de plus de 200 salariés regroupent 45% de la main d’œuvre).

Industries de Besançon en 1964

Vers 1960, deux zones industrielles apparaissent : de manière spontanée à Palente et organisée par la municipalité à Trépillot.

L’arrivée de capitaux extérieurs à Besançon favorisent l’implantation de grandes unités hors de la Boucle :
– en 1959, le groupe Brochet entre dans le capital d’Unimel, lequel crée en 1963 la Générale alimentaire ;

– Stanley reprend la société Quenot ;

– en 1964 : Kelton-Timex ;

– en 1967 : le groupe suisse Ebauche SA entre dans le capital de Lip ;

– la Rhodiaceta occupe depuis 1954 le site des Comptoirs des textiles artificiels, lesquels avaient eux-mêmes supplanté les anciennes soieries.

Friche Rhodia aux Prés-de-Vaux en 2004

Friche Rhodia aux Prés-de-Vaux en 2004 (A. GAGNIEUX)

Au début des années 1960, le poids des entreprises a augmenté : Lip dépasse les 1500 employés ; Kelton-Timex, en emploie près de 1000 ; Weil dépasse les 1000 employés à la fin des années 60 et atteindra les 1500 dix ans après ; Rhodiaceta est en 1966 le principal employeur de la place avec 3300 salariés.

Des entreprises de distribution

Apparaissent des libres-services en 1953 puis de supérettes en 1955 (Magéco des Docks, rue Ste-Claire-Deville à Montrapon). Suivent des supermarchés : les Économiques bisontins aux Orchamps en 1960, puis cinq Suma de 1964  à 1969 (rue de Vesoul et Planoise), et un Mammouth en 1971 (Planoise).

Voirie et circulation urbaines

Evolution des structures urbaines (Etude sur le programme et la modernisation et d’équipement- Rapport de synthèse SCET-SEDD, 1963).

Evolution des structures urbaines (Etude sur le programme et la modernisation et d’équipement – Rapport de synthèse SCET-SEDD, 1963).

Le circuit Siffert-Paix-Foch-Helvétie-Droz forme avec les ponts Canot et Bregille comme un loop (boucle) des grandes villes américaines, se combinant avec des radiales (ou pénétrantes) : les sorties-nord (vers Gray et Vesoul), est (vers Montbéliard), ouest (vers Dole Dijon), sud (vers Lons-le-Saunier et Pontarlier) ; celles restant à créer (en 1963) : le boulevard de la Grette et le boulevard-est.

La construction d’un boulevard au nord (dont l’un axe contourne le centre) démarre début 1961 et est mis en service en 1963. Il sera jalonné par des établissements scolaires et universitaires : lycée Pergaud à Palente, lycée St-Jean, lycée Montjoue, l’école normale (IUFM), le collège Notre-Dame, le lycée Ledoux, la faculté des sciences et la cité universitaire de l’Observatoire, le CET (LP) Tristan Bernard et plus tard le lycée Victor-Hugo. Or ce boulevard-nord traverse les cités de Palente-Orchamps et passe au pied des immeubles, ce qui pose de graves problèmes de sécurité.
En 1963, on lit dans le Comtois que cette artère est la plus moderne de la région et la plus meurtrière .

Vers la construction d’une grande cité

Nous avons vu que vers 1963-1964 les besoins en logement à l’horizon 1975 étaient estimés à 21000-25000 logements. Aussi, la municipalité de l’époque dirigée par Jean MINJOZ propose un programme prévisionnel de 18 000 logements à un rythme de 1 440 logements par an. Et dans sa séance du 18 novembre 1960, le conseil municipal adopte par 34 voix et 2 abstentions les délibérations proposées par Jacques Gagey, à savoir notamment que « cette extension de Besançon c’est dans la région de Planoise qu’il faut la demander ».

=> Planoise