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Cho Ra (Ba Bê), samedi 3 mars

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Le Vietnam d'Alain et Christine en 2012

Carnet de route

Cho Ra (Ba Bê) - Vendredi 2 mars

 

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Notes et références

1 - On s'est demandé longtemps si Cho Ra existait réellement : on ne connaît que Ba Bê, on n'en trouve aucune trace sur les cartes et, à la gare routière, . Il semble que la première dénomination ait été abandonnée au profit de la seconde. En tout cas, nous arriverons bien à Cho Ra...

2 - Au Vietnam, les propriétaires terriens se faisaient inhumés dans leurs rizières. Ainsi, dans le nord du pays, on voit beaucoup de tombes isolées ou en petits groupes. Nous en verrons moins dans le sud, là où les cimetières (bouddhiques ou catholiques) nous sembleront plus fréquents.

3 - Hôtel Thuy Dung

 

Levés à 5 h 30. l'employé de l'hôtel est couché dans le hall, sur un matelas posé à même le sol. Il se lève pour nous ouvrir. Nous n'avons droit à aucun "Bye", encore moins de petit déjeuner.

Direction l'arrêt du bus n° 34. Nous longeons le lac Hoàn Kiêm ; le pagodon est noyé dans la brume. Rue Hàng Bài, un groupe d'hommes occupe silencieusement le trottoir pour la mise en lots de journaux. Plus loin, un groupe de femmes "gymnase" joyeusement.

Tout se passe bien : on a un bus pour nous emmener à la gare routière. Départ à 8 h comme prévu pour Thai Nguyen et - en principe, si nous nous sommes bien fait comprendre - correspondance assurée pour Ba Bê (Cho Ra) (1).

La circulation est intense et toujours aussi cacophonique. Au bout d'une demi-heure, après nous être éloignés du centre de la ville, notre bus est soudainement pris d'une agitation frénétique. Le klaxon ne cesse de hurler (avec un son décroissant très caractéristique) ... Serait-on poursuivi ou participe-t-on à une course-poursuite ? Non, le chauffeur ne supporte tout simplement pas d'être devancé par quoi que ce soit. Et il double, peu importe ce qui arrive en face ! Soit il trouve le bon régime pour une "queue de poisson", soit il faut qu'en face on se gare ! Quant aux virages à gauche, ils sont serrés... à gauche, et sans aucune visibilité. Des lignes blanches, il y en a pourtant !?

Et le klaxon ! le klaxon ! ...

Voilà que nous doublons maintenant un camion ! En face, plusieurs motocyclistes ! Cette fois-ci, aucun doute, on en écrabouille au moins la moitié ! Eh bien apparemment non. L'effet d'optique joue certainement à nous inquiéter. Mais tout de même, à nos yeux d'européens ce conducteur prend des risques con-si-dé-rables ! Cela dit, nous devons lui reconnaître une grande habileté et une concentration sans faille. Et ce qui est le plus remarquable : ce slalom routier se fait sans la moindre agressivité. Aucun commentaire, encore moins d'insulte. Et de part et d'autre, des visages demeurant impassibles.

L'être humain a une grande faculté d'adaptation. La preuve : nous regardons à nouveau le paysage.

Maintenant que nous avons quitté la ville, ce ne sont plus que des rizières parsemées de tombes (2). Nous apercevons au loin quelques chapeaux coniques au travail.

De Sac Son à Thai Nguyen, les constructions (habitations, magasins, ateliers...) s'alignent de part et d'autre de la chaussée sans discontinuité. Beaucoup de travaux publics (aménagement de la route et assainissement).

Nous arrivons à Thai Nguyen à 10 h 30 ; le bus pour Cho Ra est à 10 h 50 ; tout va bien.

Après Thai Nguyen, c'est la campagne, le parcours est plus calme. Ici, les rizières sont moins avancées que dans la région de Hanoi ; elles ne sont pas toutes repiquées.

Une tentative de discussion avec deux jeunes paysans vietnamiens. La barrière de la langue réduit nos échanges. C'est dommage, car ils sont vraiment sympathiques. Le bus s'arrête pour prendre des tuiles. Plus loin, on déchargera des pneus. Tout cela en l'absence de tout formalisme.

Le paysage a changé : des montagnes et des maisons sur pilotis et avec toit de chaume... Nous devons être en pays thaï... Puis des fabriques de briques que l'on stocke sous de petits abris tout en longueur...

Arrivée à Cho Ra à 16 h. Soit plus de 7 heures de bus, ce qui fait une moyenne de 30 km/h. Ce sera la norme tout au long de notre périple du nord au sud.

Le comité d'accueil des motards ne fait pas défaut, mais nous leur faisons comprendre que nous voulons marcher. Nous tournons un peu en rond avant de trouver l'hôtel Thuy Dung (3) à la sortie du bourg. Nous demandons plusieurs fois notre chemin. Les gens nous regardent avec curiosité, mais la plupart d'entre eux font preuve de gentillesse. Surtout les enfants qui nous adressent des "Hello ! How are you ?" enthousiastes.

Accueil chaleureux de la patronne de l'hôtel. Nous discutons un peu le prix de la chambre et tombons d'accord sur celui d'une virée en bateau sur la rivière Nang et le lac Ba Bê. Ici comme ailleurs, les hôteliers sont un peu "tour-opérateurs" et cela nous facilite grandement les choses.