Cette deuxième nuit dans
un bus-couchette aura été beaucoup moins pénible
que la première. Nous disposons d'un peu peu
plus de place et nous avons pris avec nous le
strict minimum...
À
4 heures le bus s’arrête. L’auxiliaire du
chauffeur s’adresse à nous tous en vietnamien.
Personne ne semble comprendre ce qu'il veut, et
c'est comme s'il parlait dans le vide. Pensant
qu’il s’agit d’une pause, deux ou trois
passagers descendent, d'autres déballent leur
petit déjeuner. Mais tout de suite quelqu'un -
un Français - remonte : "On est arrivé à Nha Trang !" Agitation dans le bus ! Effectivement,
on est à Nha Trang. Avec deux heures d’avance
car le chauffeur a conduit "à fond les
manettes" toute la nuit.
Tout le monde descend. Les
bagages sont entassés au milieu du trottoir. Le
bus s'est arrêté devant le siège de l’agence,
fermé bien entendu. Perplexité, conciliabules…
Il nous faut maintenant rejoindre la gare
routière et trouver un bus pour Dà Lat.
Mais à
pied, avec nos bagages, elle nous paraît bien
lointaine. Et pour ne rien n'arranger, elle est
"hors plan" dans nos guides.
C'est alors qu'un
taxi ralentit à notre hauteur. Nous décidons de
le prendre. Je m'approche de lui : le chauffeur
nous demande 100 000 VND (3,70 €).
Manifestement, il profite de la situation.
L’épisode de Bai Chay étant encore tout frais,
je refuse par principe. Mais comme je reviens
vers le trottoir, il me rappelle : « Meter ! »
(la course sera « au compteur »). Alors nous
montons. Mais tout de suite je vois d’après la carte que
notre parcours forme
un bel angle droit, alors qu’un boulevard nous
conduirait au but sans détour.
Mais bon, ça
fera 70 000 VND (2,60 €) et nous dirons que
personne n'aura perdu la face.
Gare routière de Nha Trang : il y
a un bus pour Dà Lat à 5 heures 30. Tout va
bien.
6
heures. Nous sommes à nouveau sur la route n° 1,
car nous passons par Phan Rang. La fameuse
Route Mandarine est dans un triste état.
Déjà, de Hoi An à Nha Trang, nous avons été bien
secoués.
Tout le monde - adultes et
enfants - va au travail.
Ici
l’auxiliaire du chauffeur prend en charge des
colis, puis les dépose là un peu plus tard. Tout se fait de la
main à la main, de bouche à oreille. Pas de bon
de livraison, encore moins d’accusé de
réception. Et tout s’encaisse en liquide.
15 km avant Phan Rang, une tour
Cham bien conservée (ou bien restaurée).
Toujours cette misère
moyenâgeuse.
Vers 10 heures 30, deux belles
églises ; l’une parée de pierres noires et
blanches, l’autre dans le style sobre et
rectiligne des années 1920. Puis des cimetières
catholiques.
A
l’approche de Dà Lat, une forêt de pins plantée
par les Français ; beaucoup d’écoliers habillés
en bleu-marine.
Arrivés à destination, nous prenons un taxi. Le
chauffeur insiste pour nous déposer vers la rue
Lê Thi Hông
Gâm, mais
nous persistons à lui demander la rue Phan Ðịnh
Phùng où se trouve un hôtel recommandé par Le
guide du routard. Finalement, nous optons pour
le Nam Viet Hotel, rue Trương Công Ðịnh (1),
à deux pas du marché central. Notre chambre est
au premier étage ; de la fenêtre, nous avons un
point de vue intéressant sur le quartier.
Ressortant de l’hôtel, nous
sommes attendus par trois motards.
Ils font partie du groupe « Easy Riders » de
Dà Lat. L’un deux se présente : Tintin.
Il parle bien le français ; il nous propose une
randonnée à moto. Sans attendre, il nous met
dans les mains son carnet de "références". Les
mots laissés par ses touristes sont éloquents (2).
Tintin et son collègue Thái seront donc nos
guides (le troisième est le frère ou le
cousin du jeune patron de l’hôtel...).
En ce qui concerne la suite de notre voyage,
nous décidons sur leur conseil de modifier notre
programme. Plutôt que de nous arrêter à Saigon
avant d’aller dans le delta du Mékong, nous
irons directement à Can Tho (3). De là nous
remonterons vers Saigon où nous terminerons notre
séjour. Tintin nous propose de nous accompagner, le lendemain en fin
de balade, à l’agence
Thành
Bưới (4)
pour réserver
nos places dans le bus pour Can Tho.
Un
tour
au marché central. Immense
et foisonnant. De la confection à perte de vue.
On s’y perd.
Le soir, balade et grignotage
entre le quartier du marché et le lac. Une soupe
et une brochette de poulet.
Étalages
de fruits et légumes : fraises, artichaut,
avocats… mais pas d’ananas, ni de bananes. |